Le principe de la solidarité sociale est considéré comme l'un des piliers essentiels de la civilisation islamique. De nombreux versets coraniques et hadiths insistent sur l'importance de la coopération dans la droiture et le bien, afin de bâtir une société équilibrée où chacun aspire à vivre dans la dignité, en partageant préoccupations, joies et peines.

En Irak, plusieurs classes sociales ont souffert, depuis l’époque de l’ancien régime, des difficultés liées à la pauvreté, conséquence des nombreuses guerres provoquées par ce régime. Face à l’insuffisance actuelle des efforts gouvernementaux pour fournir une assistance adéquate à ces groupes sociaux, il incombe à la société de réactiver le principe de solidarité sociale, un des fondements du système islamique. Celui-ci cherche à promouvoir la justice, l'égalité, la fraternité et la générosité dans la voie d'Allah. Ce que nous considérons comme peu, et qui ne mérite pas d’être donné, peut devenir beaucoup, si Dieu le veut, lorsqu'il est rassemblé et dirigé vers le bien, au bénéfice des pauvres et des nécessiteux de notre pays.

À cet égard, le représentant de la Référence religieuse (Marjaiya Diniya) et prédicateur du vendredi à Karbala, Sayyed Ahmed al-Safi, a évoqué dans un sermon la situation de pauvreté et les maladies qui frappent de larges segments de la population irakienne. Il a déclaré : « Les problèmes auxquels nous sommes confrontés nécessitent des efforts soutenus de la part de tous pour être résolus et surmontés. Le peuple irakien, fort de son expérience des épreuves difficiles, est devenu un peuple fier de sa magnanimité, sur lequel on peut compter. »

Sayyed Ahmed al-Safi a ajouté : « Une grande partie de nos ressources est consacrée à des biens de luxe, des choses accessoires pour l’homme et sa famille. Si nous réduisions cette consommation, nous pourrions économiser un peu d'argent, qui pourrait alors être utilisé pour servir les autres. Le besoin de développer un sentiment collectif de solidarité est une qualité humaine dont nous avons grandement besoin dans les circonstances actuelles. »

Son éminence a poursuivi : « Pour prouver au monde que nous sommes un peuple uni et cohérent, et montrer aux politiciens que nous sommes en accord, en unité et en cohésion, et que nous sommes un peuple qui appelle au bien, à la droiture et à la bonté, nous devrions tous tendre une main secourable à ceux qui souffrent de difficultés de vie et à ceux qui sont atteints de maladies incurables, les empêchant de vivre une vie normale. »

La solidarité dans la conscience des fidèles

En accord avec l’approche de la Référence religieuse visant à promouvoir une culture de coopération et de solidarité sociale, de nombreux pèlerins visitant la ville sainte de Karbala ont exprimé leur soutien à cette démarche, appelant à la justice et à la préservation des valeurs morales islamiques.

Le pèlerin Abdul Karim Ahmed, de la province de Diwaniya, a déclaré : « La solidarité sociale est l’un des principes les plus importants prônés par notre religion, surtout dans une société où règnent la pauvreté et la misère. » Il a ajouté : « Aujourd’hui, notre société a besoin de mettre en pratique les enseignements de nos Imams, qui ont œuvré à instaurer cette solidarité parmi les musulmans. »

Haj Qasim Ali, de Najaf, partage cet avis : « Nous vivons actuellement dans des circonstances difficiles, avec les forces terroristes, les takfirites, et les interventions de pays voisins qui se sont ligués contre nous, intensifiant l’effusion de notre sang, sans aucune justification religieuse ou morale. C’est pourquoi nous avons besoin de davantage de solidarité et de coopération entre nous, pour prouver à ceux qui nous veulent du mal que nous sommes un peuple digne de vivre dans la liberté, la dignité et la prospérité, si seulement ils cessaient leurs actions malveillantes contre nous. »

Le pèlerin Haj Mustafa al-Chakarghi a souligné : « Nous, chiites d’Ahlul Bayt (as), avons traversé des épreuves difficiles, rarement vues ailleurs dans le monde. Le terrorisme a exercé toutes sortes de crimes contre nous : assassinats, exécutions, déplacements forcés, enlèvements d'enfants, etc. Mais sans notre patience et notre coopération, notre situation n’aurait pas évolué ces dernières années. » Il a ajouté : « Notre foi en Dieu et notre attachement à nos Imams et à notre Référence religieuse nous placent, si Dieu le veut, parmi les patients et les vainqueurs. »

Ali Hussein, un pèlerin de Bassora, a témoigné : « Avant la chute de l'ancien régime, je me rendais régulièrement avec un groupe de croyants à la ville sainte de Karbala. Pour garantir la réussite de nos pèlerinages, nous nous entraidions pour les frais et la nourriture, afin que nous puissions tous bénéficier de la récompense de Dieu. » Il a ajouté : « Notre coopération ne se limite pas à cela, nous nous réunissons à chaque occasion religieuse ou sociale, et nous y participons matériellement et moralement. »