Avec le début du mois de Ramadan et à un moment où la majeure partie du monde a été exposée à une nouvelle vague de coronavirus, de nombreux musulmans aspirent,  cette année, à une liberté de mouvement après les restrictions imposées. Il y a de grandes craintes d'une autre vague qui peut conduire au rétablissement de ces restrictions.

Ramadan est une période de jeûne, de culte et de charité, où les gens se rassemblent généralement pour prier et se rassemblent autour de repas de fête pour rompre le jeûne et échanger des visites.

Dr Ahmed Al-Monadhari, Directeur de la Région OMS de la Méditerranée orientale, déclare que '' le manque d'engagement survenu le dernier Ramadan, la précipitation à lever le couvre-feu imposé à l'époque et la réouverture des lieux de rassemblement ont entraîné de graves conséquences qui ont duré pendant des mois." Il a ajouté: «Nous craignons beaucoup de voir se reproduire ce qui s'est passé le dernier Ramadan, d'autant plus que le mois de Ramadan coïncide avec une autre fête importante, qui est la fête de Pâques, lorsque les chrétiens orthodoxes célèbrent  la fête de Pâques le 2 mai.

Au Pakistan, le nombre de nouveaux cas est passé de moins de 800 cas par jour au début du mois dernier à plus de 6 000 cas par jour quelques semaines après la fin du Ramadan. Les responsables ont attribué cette augmentation en grande partie à la violation des restrictions par les Pakistanais.

L'Iran a entamé samedi un confinement de 10 jours au milieu d'une forte augmentation des infections qui a suivi des vacances de deux semaines pour Nowruz, le Nouvel An persan.

Beaucoup souffrent également au cours du mois en Syrie déchirée par la guerre. Abd al-Yaseen s'inquiétait de ce à quoi ressemblerait l'iftar au coucher du soleil cette année, disant, , "Ce sera difficile même de trouver de fatouche à manger"alors qu'il passe son deuxième Ramadan dans un camp près de la frontière turque. Il vit avec sa femme, trois de ses fils et sa fille dans une tente, il a déclaré qu'il dépendait principalement de l'aide alimentaire. ''Notre principal désir est de rentrer chez nous''.

 Pour éviter les grands rassemblements pendant le Ramadan, l'Arabie saoudite a interdit aux mosquées d'offrir l'Iftar et le Suhur, qui est un repas juste avant le début du jeûne au lever du soleil. De nombreux chefs religieux musulmans ont tenté de dissiper les inquiétudes concernant l'obtention d'un vaccin contre le coronavirus pendant le Ramadan, disant que cela ne conduit pas à rompre le jeûne.

 Les nouvelles infections dépassant leur pic précédent en Inde, les érudits musulmans ont appelé leurs communautés à suivre des restrictions strictes et à s'abstenir de grands rassemblements, tout en demandant aux volontaires de s'occuper des personnes dans le besoin et des personnes âgées.

Au Pakistan, les autorités autorisent les mosquées à rester ouvertes pendant le mois du Ramadan, conformément aux règles applicables qui incluent l'interdiction des fidèles de plus de 50 ans. Les règles et directives étant largement ignorées, les médecins ont appelé le gouvernement à fermer les mosquées.'' Nous sommes très préoccupés par les rassemblements", a déclaré le Dr Qaisar Sajjad, secrétaire général de l'Association médicale du Pakistan. Il a exhorté le gouvernement pakistanais et les religieux à concevoir un meilleur plan pendant le Ramadan pour arrêter la propagation du virus. ''Nous devons tirer les leçons de l'année écoulée", a-t-il ajouté, appelant à la fermeture complète de la ville orientale de Lahore.

L'Afghanistan a laissé aux fidèles le choix de veiller les uns des autres et de rester à l'écart des mosquées s'ils se sentaient malades.  «Sauver la vie d’une personne est un devoir ... Vous ne pouvez pas du tout mettre la vie d’une personne en danger», a déclaré Sayed Muhammad Shirzadi, chef du Département du Hajj et des affaires religieuses dans la province de Kaboul.

La Malaisie a imposé certaines restrictions de mouvement et déclaré l'état d'urgence concernant le coronavirus et elle  a suspendu le Parlement jusqu'en août après l'augmentation du nombre d'infections.

En Égypte, Nouh al-Issawi, le vice-ministre du ministère des waqf pour les affaires des mosquées du pays, a envoyé un message aux fidèles avant le début du mois: «Si vous voulez que les maisons de Dieu restent ouvertes, respectez les mesures de précaution et règlements». Le mois du Ramadan en Égypte a un caractère culturel et social pour beaucoup. Dans les marchés animés autour de la mosquée Sayeda Zeinab au Caire, les acheteurs déambulent parmi les étals remplis de lanternes du Ramadan décorées de couleurs vives et assistent aux spectacles. Dans un autre quartier du Caire, les gens se tiennent debout devant une lanterne géante du Ramadan s'élevant au-dessus d'une rue et prennent des photos.

Une des traditions du Ramadan en Egypte qui se perpétue encore est les «Tables de la Miséricorde», qui sont des repas d'Iftar collectifs où des inconnus partagent du pain ensemble pour des repas gratuits servis à de longues tables dans la rue.