ÂCHOURA EN AFRIQUE

2021-08-29 19:16

 

LE MARTYRE DE L'IMAM HUSSEIN EST DE PLUS EN PLUS RECONNU.

 

Les traditions ont la vie dure, c'est bien connu. Les contrevérités inventées de toutes pièces que l'on a imposées à l'esprit des croyants à travers des siècles de littérature mensongère et de propagande tous azimuts quant à la réalité de l'Âchoura continuent certes d'être véhiculées. Mais pour ce mois d'août 2021 qui a correspondu au 1382ème anniversaire de l'assassinat odieux de l'Imam Hussein (as) sur le désert de Karbala, la reconnaissance de la vérité de son martyre s'est imposée en Afrique comme une évidence. En effet, dans tous les pays africains où l'islam a droit de cité, l'esprit de sacrifice du petit-fils du vénérable Prophète Mouhammad (sawas), Al-Hussein (as), souffle partout; il est de plus en plus reconnu.

Pour en arriver à ce bon compte de la vérité historique, les érudits musulmans africains ont dépoussiéré les textes pour mettre à nu les historiettes abracadabrantes inventées par la dynastie Oummayyade afin de faire oublier la tragédie de Karbala. Des Cheikhs, qui ont été formés dans des Hawza (Instituts d'études théologiques) en Irak, en Iran, au Liban, en Inde et ailleurs, ont multiplié les prêches et les célébrations et commémorations des évènements relatifs à la vie des membres purifiés de la sanctifiée Famille du noble Prophète Mouhammad (sawas). Les associations et diverses organisations ont été fondées ça et là pour défendre l'honneur de la descendance prophétique en rétablissant les vérités et en véhiculant les précieux enseignants des Imams Ahloul Bayt (as). Parmi celles-ci, on peut citer : MOZDAHIR INTERNATIONAL fondée au Sénégal par Chérif Mohamed Aly Aïdara, HIZBOU RAHMANE de Sayed Mouhammad Bayaya Haïdara dit Chouala au Mali, le mouvement de Cheikh Ibrahim Zakzaky au Nigeria, etc. En Côte d'Ivoire, un Conseil Supérieur Ahloul Bayt a été créé il y a une dizaine d'années; il est présidé par Cheikh Amara Sangaré et a comme Guide spirituel Cheikh Zakariya Konaté. Toujours en Côte d'Ivoire, le Guide Cheikh Abdramane Ouattara est à la tête d'une communauté qui a lancé, à l'occasion de Moharram 1443 H (août 2021), la radio Al-Houda. Dans les deux Congo, les communautés chiites s'organisent de mieux en mieux pour porter haut l'Étendard d'Al-Hussein, en même temps que celui de tous les Ahloul Bayt (as). Idem au Cameroun où, à Yaoundé comme à Douala, à Foumban comme à Foumbot, etc., le drapeau chiite flotte. Au Niger, Cheikh Souleymane Ada s'attèle à consolider l'organisation à la tâche depuis plusieurs années. Un ambitieux projet de télévision a été conçu et les bonnes volontés chiites sont sollicitées pour la concrétiser. Il faut décerner une médaille à Madagascar où de généreux adeptes chiites multiplient avec désintéressement des aides au reste de la communauté africaine.

 

 Cette énumération concernant l'Afrique n'est évidemment pas exhaustive. Le Sénégal, la Guinée, la Mauritanie, le Burkina Faso, encore et encore, développent tous des initiatives.

Les intellectuels musulmans africains, qui ont fait des recherches, ont produit des articles de presse et de conférences pour expliquer le bien fondé de l'Âchoura en tant que tragédie et non comme un jour de fête. Les mêmes ont participé avec des arguments imparables à des débats sur les antennes de radios et sur les plateaux de télévisions. Des agences de communication sont aussi nées depuis des années. À Douala, au Cameroun, Ali Youssouf Changam anime l'agence BINOUR qui édite le journal Binour. À Bamako, au Mali, Amadou Diallo est à la tête de l'agence DJANNATOU AHLIL BAYT qui produit le journal La Sakina-Achoura.

Un fait notoire est à souligner dans le rituel de la commémoration de l'Âchoura, qui est un évènement indiscutablement planétaire. En effet, pendant qu'ailleurs de sincères croyants chiites s'adonnent à l'autoflagellation jusqu'au sang, les Africains ont choisi le don de sang collecté par les structures sanitaires qualifiées. Ce fut le cas dans bien de pays africains cette année et l'on peut citer, à titre illustratif, celui organisé par MOZDAHIR INTERNATIONAL au Sénégal et celui par HIZBOU RAHMANE au Mali. Comme quoi, le sacrifice de l'Imam Hussein (as) ne sera jamais vain.

Correspondance de Amadou Diallo (Bamako)

العودة إلى الأعلى