À l'appel de l'association HIZBOU RAHMANE dont le Guide spirituel est Sayed Chouala, les fidèles musulmans ont répondu massivement pour commémorer le 1382 ème anniversaire du martyre grandiose de l'Imam Al-Hussein, petit-fils du vénérable Prophète Mouhammad et deuxième fils d'Ali ibn Abi Talib et de Fâtimatouz-Zahra. Les chiites, et aussi de nombreux musulmans soucieux de connaître la vérité sur Âchoura, ont débouché de partout pour prendre d'assaut la salle de 3.500 du Palais de la culture Amadou Hampâté Ba de Bamako. C'était dans la nuit du mercredi au jeudi, 10 Moharram 1443 H (19 août 2021), jour de l'Âchoura. de ce lieu, véritable centre polyvalent où se tiennent d'ordinaire moult activités politiques, culturelles et sociales, témoigne de la volonté de Sayed Mohamed Bayaya Haïdara dit Zoulfakar de hisser plus haut l'Étendard de l'Imam Hussein. Pour cela, tout a été mis en oeuvre pour que l'évènement rende les sentiments de la tristesse : habillements noirs, fanions et banderoles également de la même couleur qui sied au deuil. Pari grandement réussi.

Le Palais de la culture Amadou Hampâté Ba fait partie des fibrent qui font battre le cœur de Bamako. Situé sur la rive du fleuve Niger qui traverse la capitale malienne, son accès est facile de par sa position entre le Pont des martyrs de la Révolution populaire de mars 1991 et le Pont Fadh. Il s'y ajoute que la structuration même de l'association HIZBOU RAHMANE favorise les grandes mobilisations. En effet, son maillage territorial couvre tout Bamako qui compte six communes et 52 quartiers, et dans chacune communes et des 52 quartiers, se trouvent des démembrements du HIZBOU RAHMANE, sans compter ceux de l'intérieur du pays et de l'extérieur. Les mots d'ordre passent ainsi facilement et les fidèles se mettent en branle avec rapidité.

C'est le grand atout du mouvement, devenu en une dizaine d'années de loin la plus grande association chiite du Mali et peut-être même de l'Afrique. Raison pour laquelle le Palais de la culture a été rempli comme un oeuf dans cette nuit précédant l'Âchoura. Les 3.500 places ont été toutes occupées, le reste de la foule a dû demeurer dans la cour et jusqu'au dehors, perturbant même parfois la circulation sur l'artère qui passe devant.

Le message était reçu parfaitement grâce à la puissance des haut-parleurs. Avec son brio habiruel, Sayed Chouala a brossé les conditions qui ont prévalu au soulèvement de l'Imam Hussein, en mentionnant tous les épisodes qui l'ont mené jusqu'à Karbala où a eu lieu son odieux assassinat. Gémissements, pleurs et sanglots dans la salle. Malédictions et anathèmes sur les assassins de l'Imam Hussein et sur tous les ennemis des Ahloul Bayt fusaient. La cérémonie de l'Âchoura, pour une première fois dans une grande salle, a été un moment d'intense revivification de la mémoire d'Al-Hussein, de sa philosophie, de son martyre.

Amadou Diallo

Bamako