IMAM AL-HUSSEIN IBN ALI ABI TALIB Le préservateur de l’islam authentique par son sang

: Amadou Diallo (Bamako, Mali) 2025-11-30 17:13

Et si al-Hussein ibn Abi Talib, troisième petit-fils du Prophète Mouhammad (sawas), ne s’était pas sacrifié sur la terre du déset chaud de Karbala (Irak), la religion musulmane aurait-elle été préservée dans sa sublime authenticité ? Cette question, pas du tout banale ni polémique, est bien celle qui sera toujours la bonne au regard du constat que la pratique de l’islam dans le monde selon différentes conceptions et interprétations du dernier Message divin comme, diraient certains, la religion dernière est une affaire d’opinions personnelles, donc dépendant d’Ecoles juridiques, de Chappelles,de Voies confrériques, voire de Clans et Clubs concurrentiels.

 Mais des personnalités, pas toujours musulmanes, de différentes du monde aussi, sincères et honnêtes chercheurs, en sont arrivées à la conclusion, depuis plusieurs siècles, que si l’islam est de naissance mohamadienne, il est de survivance huseinite. Cette conclusion, qui vaut jugement, indique clairement que parmi les multiples sentiers adoptés par les croyants musulmans à travers les temps, il y en a un qui conduit à la destination authentique et salutaire. Cette voie n’est autre que celle balisée par le noble sang de l’Imam al-Hussein (as), par son sacrifice suprême au terme de ce que les historiens ont nommé la Tragédie de Karbala, bataille qui a failli exterminé la descendance du Vénéré Prophète Mouhammad (sawas), ce qui aurait fait outre-tombe la joie des mécréants de son époque, mais Dieu merci, ce sont ces derniers, et tous ceux qui pensent comme eux, les « houwal abtar » (sans postérité, Coran, sourate 108, verset 4). La religion préservée par al-Hussein (as) par son sang demeurera ainsi le prolongement naturel du Message divin originel jusqu’à la mort thermique de l’univers, instant après lequel la Balance sera posée, pour le Jugement ultime d’Allah au cours duquel nul ne sera lésé, même pas d’un iota.

Tout compte fait, à Karbala, la tragédie qui a été la cause du martyre grandiose d’al-Hussein (as) continue à fasciner les esprits et cette fascination a, de toute évidence, de longs millénaires devant elle…jusqu’à la fin des temps. Autant les scientifiques (physiciens, mathématiciens, médecins, astrophysiciens, etc.) ne cessent d’être admirablement étonnés devant les merveilles de l’univers (son ordonnance, la précision de l’imbrication et des mouvements de ses éléments…), autant la révolution menée par l’Imam al-Hussein (as) n’arrête pas de capter l’attention des chercheurs de toutes les nationalités et à travers le temps qui sécoule, qu’ils soient religieux, randonneurs, écrivains, historiens, antropoloques, etc. L’intérêt des uns et des autres pour la personnalité d’al-Hussein n’est pas qu’elle intrigue, mais justement elle récèle de morale, de leçons, d’enseignements sprituels sublimaux et de phare pour éclairer l’existence des hommes en quête de justice, d’éthique, de grandeur d’âme et de précieuses règles pour la gouvernance vertueuse. Il suffit aujourd’hui d’un moteur de recherche sur le Net pour constater que de plus en plus, les esprits avisés tombent non seulement d’admiration et de respect devant la justesse de la cause qu’a défendue l’Imam al-Hussein (as), mais en plus le suggèrent comme modèle à suivre. Nous en proposons, sans exclusive, parce que « Et rappelle car le rappel profite aux croyants » (Coran, sourate 51, verset 55 », et encore « ou à se rappeler en sorte que le rappel lui profite ? » (Coran, sourate 80, verset 4).  Louis Massignon, orientaliste français (1883- 1962), a déclaré : « Hussein a pris sur lui le sort de l'esprit islamique et a été tué pour la justice à Karbala ». Comme celui-ci, l'Imam Hussein ibn Ali (que la paix soit sur eux deux !) a reçoit en continu une grande attention de la part des penseurs de tous les pays du monde, à travers lesquels ils traitent de sa personnalité, de sa grande révolution contre le mensonge et de sa fermeté sur la vérité, et des leçons importantes qui peuvent être tirées de l’acte de se sacrifier pour le bien de la nation, et de se dresser contre ses ennemis et de les affronter, toujours, en tous lieux et en toutes circonstances. Telle est d’ailleurs la raison pour laquelle Mouhammad (sawas a été député comme l’ultime Messager d’Allah à l’humanité toute entière. Or, Mouhammad (sawas) est le grand-père d’al-Hussein (as). En deux avis pertinents, Georges Bernard Shaw (1856-1950), essayiste, dramaturge et scénariste irlandais (Prix Nobel de littérature en 1925), dit dans son ouvrage ‘’The Genuine Islam vol. 1, N° 8, 1936’’ : « Ce dont le monde a le plus besoin est un homme qui a l’esprit de Mohammed. Les hommes religieux dans le Moyen-âge, par ignorance et par fanatisme, ont propagé une image obscure de la religion de Mohammed qu’ils ont considéré comme l’ennemi du christianisme. Mais après avoir eu connaissance de l’histoire de cet homme, j'ai trouvé que c’est un prodige exceptionnel et j'ai conclu qu’il n’est pas l’ennemi du christianisme mais le sauveur de l’humanité. Selon mon opinion, s’il avait à se charger des affaires de ce monde actuel, il résoudrait tous nos problèmes et assurerait la paix et le bonheur que le monde entier espère. »  Puis, il établira le lien doré entre le Vénéré Prophète (sawas) et son petit-fifs, Imam, lui : « Il n'y a pas d'homme éclairé qui n'ait pas à supporter une pause d'honneur et de respect pour ce leader exceptionnel, le petit-fils du Prophète de l'islam, qui a tenu cette position élevée devant une poignée de nains qui ont terrorisé et persécuté les fils de leur peuple... ». Mieux que quiconque, c’est al-Hussein lui-même qui explicitera les raisons de son soulèvement et le sens de son martyre : « Je ne vois en la mort qu'un bonheur et en la vie parmi les injustes qu'une angoisse. Les gens sont les esclaves de cette vie alors qu'ils tâtent à peine la religion. Ils continuent à garder cette dernière tant qu'elle leur rapporte du bien, mais dés qu'ils sont touchés par l'épreuve, les religieux deviennent rares. Si vous n'arrivez pas à être de bons croyants, alors au moins soyez des hommes libres ». Et de préciser : «Nous sommes le Parti de Dieu, lequel sera vainqueur, et nous sommes les plus proches parents du Messager de Dieu et les membres pieux de sa famille. Nous formons l'un des Deux Poids, ceux-là mêmes que le Prophète a placés après le Livre de Dieu...». Et avertis : «Dieu est content de celui dont nous sommes contents, nous les Ahl al-Bayt (la famille du Prophète)... Car nous savons patienter devant l'épreuve à laquelle IL nous soumet..., et Il nous en récompense de la récompense que méritent ceux qui savent patienter ».

Se rendant au tombeau du Prophète avant de quitter Médine par refus de prêter serment d'allégeance à Yazid, le Califat illégal de Yazid, l'Imam al-Hussein dit : « Ô mon Dieu ! Ici se trouve le tombeau de Ton Prophète, et je suis le fils de la fille de Ton Prophète. Tu sais ce qu'il m'arrive. Ô mon Dieu! J'aime le bien et je renie le mal. Je Te demande, ô Toi qui es plein de majesté et de munificence, par ce tombeau et celui qui y gît, de ne me faire faire que ce qui Te satisfait et satisfait Ton Prophète…Nous sommes la famille du Prophète, le métal du Message et le lieu de fréquentation des Anges. C'est par nous que Dieu a débuté (le Message) et c'est par nous qu'Il l’a parachevé. Par contre, Yazid est un libertin qui ne cache pas son libertinage, un alcoolique et un assassin de l'âme innocente que Dieu a interdit de tuer. Quelqu'un comme moi ne saurait donc prêter serment d'allégeance à quelqu'un comme lui ». Rappelant aux Musulmans leur devoir de s'opposer à Yazid, l'Imam al-Hussein dit : «ô gens! Le Messager de Dieu a dit: Celui qui voit un Sultan injuste qui rend légal ce que Dieu a interdit, qui transgresse le pacte qu'il a conclu devant Dieu, qui dévie la Sunna du Messager de Dieu, qui agresse les Musulmans et commet des péchés contre eux, sans qu'il s'oppose à lui (à ce sultan) ni par une parole ni par une action, Dieu lui réservera obligatoirement le même traitement qu'IL réserve à ce sultan». L'Imam al-Hussein rappelant les qualités requises pour le dirigeant Musulman : « J'en jure par ma religion : l'Imam ne peut être que celui qui gouverne selon le Livre, qui établit, l'équité qui a pour religion la Religion Vraie, qui s'en tient scrupuleusement aux prescriptions de Dieu...» Consterné par l'attitude passive des Musulmans face à la situation corrompue sous le califat de Yazid, I'Imam al-Hussayn affirma à ses compagnons sa détermination de poursuivre jusqu'au bout sa Révolution : « Il nous est arrivé ce que vous pouvez vous-mêmes constater. Le monde a changé, s'est renié, et le bien s'est éclipsé... Il n'en reste que quelques égouttures pareilles aux égouttures d'un verre d'eau vidé, et la vilenie, comme dans un pâturage insalubre. Ne voyez-vous donc pas qu'on néglige le vrai et qu'on ne s'interdit plus réciproquement le faux ? Que le fidèle pieux s'attache à rencontrer son Seigneur en étant sur le bon chemin. Car je ne vois la mort que comme un bonheur, et la vie avec les injustes que comme une source d'ennui et de lassitude ». Al-Hussein, arrivé sur le lieu prédit de son martyre, dit à ses compagnons : « Ô mon Dieu ! je me protège auprès de Toi du KARB (affliction) et du BALA (malheur). C'est un lieu d'affliction et de malheur. Descendez de vos montures. C'est ici le terme de notre voyage, le lieu de l'effusion de notre sang et la place de nos tombeaux. C'est ce que m'a dit mon grand-père, le Messager de Dieu ». L'Imam al-Hussein, abandonné par les Kûfites et encerclé par l'armée omayyade : « Ô mon Dieu ! Toi à qui je me confie chaque fois que je subis une affliction, et en qui je mets mon espoir chaque fois que je suis dans l'adversité. Je me suis confié à Toi pour toutes les épreuves que j 'ai subies. Combien de soucis - devant lesquels le coeur s'affaissait, les solutions manquaient, l'ami s'éclipsait et l'ennemi se réjouissait - que je t'avais confiés (parce que mon amour est dirigé vers Toi exclusivement) n'as-Tu pas dissipés ? Tu es donc pour moi, le Maître de tout bienfait, l'auteur de toute bienfaisance et l'objet de tout désir ». Préférant la mort à la soumission au pouvoir déviationniste de Yazid, l'Imam al-Hussein s'écria au visage de ses bourreaux : «Par Dieu je ne me rends pas à vous comme un humilié, ni ne me soumets comme un esclave». « Les gens sont les esclaves de ce bas-monde. La religion n'est qu'un objet de flatterie sur leur langue. Ils la couvent tant que leurs moyens de subsistance sont assurés aisément. Mais, dès qu'ils sont soumis à l'épreuve, les vrais pratiquants se font rares…La véracité est puissance, le mensonge est impuissance, la confidence est Dépôt, le voisinage est parenté, le secours est aumône, le travail est expérience, le bon caractère est culte, le silence est ornement, l'avarice est pauvreté, la générosité est richesse, la compassion est quintessence»…La raison ne se perfectionne qu'en suivant le vrai ».

Comme déjà signalé, les penseurs du monde entier expriment tout le temps des flots de sympathie et des pluies de bénédictions à l’Imam al-Hussein (as). C’est une constance qui se lit à toutes périodes C’est qu’il est le préservateur de l’authenticité de l’islam, la religion dont son illustre grand-père est l’Envoyé par Allah. Cette religion avait été malheureusement dévoyée à la mort de ce dernier. En témoignent de nombreuse dérives et hérésies qui l’ont défigurée. Citons le témoignage d’Anas ibn Mâlik, le portier de Mouhammad (sawas) qui a été contraint de se retirer en Syrie et qui se lamentera, à un âge avancé, disant en versant des larmes : « Je ne reconnais rien de ce que j’ai vécu avec le Prophète, y compris cette prière qui a été aussi négligée » (SAhih Al-Boukhari, volume I, page 74). Il précisera : « Vous avez négligé quelques préceptes de la prière ». Les cas de dévoiement de la religion sont nombreux. Il y a quelques années, le chercheur franco-algérien, Farid Gabteni (décédé en 2022), écrivit : « Sous le couvert d’un islam dénaturé par les ignorantistes, des fanatiques, corrupteurs de la foi, à l’aise dans l’ignominie, commettent les pires crimes contre Dieu et l’humanité. Dénaturant l’Islâm et toutes les valeurs morales, universelles, ils cultivent la discorde, la haine de l’autre, la violence et le sectarisme. S’il est indéniable que ces criminels démoniaques visent et menacent la civilisation dans son ensemble, les musulmans sont les premières victimes de leurs théories et de leurs pratiques cauchemardesques. » Son ouvrage, ‘’Le Soleil se lève à l’Occident de Farid Gabteni est publié en trois tomes : Science pour l’Heure, Le Hasard Programmé et Au cœur du Qorân’’, fruit de 25 ans de recherche, fait autorité en tant que traité scientifique, élargi à l’ensemble des Lectures du Coran, comme un chef-d’œuvre unique en son genre, il constitue une argumentation rigoureuse et irréfutable contre l’obscurantisme. De même il restitue, aux musulmans comme aux non-musulmans, le Message originel de l’Islam. Et c’est la raison même de la révolution d’al-Hussein (as) !

 


وسوم : Imam Hussain

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